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Néhémie 81-10 – I Corinthiens 1212´-30 –  Luc 11-4 et 414-21

L’histoire de notre messe s’enracine bien plus loin qu’on ne l’imagine communément. En effet les sources de notre liturgie de la Parole remontent au-delà du début du christianisme. C’est pourquoi la crispation de nos frères traditionalistes sur la messe latine de Pie V a quelque chose de pathétique mais manque par trop d’information sérieuse. En effet les changements ont été nombreux mais il faut se reporter cinq siècles avant Jésus Christ pour découvrir les premières réalisations de proclamation liturgique de la Parole de Dieu à l’occasion de la réforme inaugurée par le scribe Esdras et racontée par Néhémie. Avouons que les changements suscités par Pie XII et le Concile Vatican II ont leurs incontestables lettres de noblesse.

Procession présidée par Esdras qui apporte le texte avec solennité, toute la communauté est là, hommes, femmes et enfants en âge de comprendre – il doit y avoir une garderie prévue pour les plus petits - l’ambon est en bois : tout le monde peut voir le lecteur. Après l’acclamation on se met debout ; on prie mais surtout les lévites traduisent et il y a comme des groupes d’études de la Parole. Après cette réunion de toute la matinée on se retrouve en famille après être passés par la boucherie – ou la pâtisserie. Il faut se réjouir car c’est le jour consacré à notre Dieu.

Et l’admirable chapitre 4 de Luc nous montre que dans cette tradition multiséculaire Jésus est un pratiquant régulier : Jésus se rendait régulièrement à l’office hebdomadaire de la synagogue – il va sans dire que Jésus n’est pas chrétien -. Invité à monter au pupitre pour faire la lecture, Jésus nous est décrit sachant lire car c’est dans la Bible – le livre de la Première Alliance – qu’il a appris à le faire.

Pour Jésus comme pour nous, tout part de l’Ancien Testament fondateur. Et du texte d’Isaïe Jésus tire un vrai discours programme où il s’engage (comme dimanche dernier dans l’évangile de Cana) pour le bonheur des hommes. Bonne Nouvelle, Libération réelle, effective « c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».

Alors ne lui cachons pas nos échecs, nos souffrances, nos faiblesses. Ne nous les cachons pas à nous-mêmes : c’est précisément sur nos manques, nos pauvretés que peut venir la Bonne Nouvelle.

A la limite si nous n’avions pas de manques nous n’aurions pas besoin d’être sauvés.

24 janvier 2010