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Jérémie 14-19 – 1ère Corinthiens 1231 à 1313 –  Luc 11-4 et 421-30

Les textes proposés en ce jour forment une belle unité : si l’on annonce le Royaume de Dieu en toute vérité les oppositions ne sauraient manquer; persécutions et même mises à mort seront souvent le lot réservé aux vrais prophètes de Dieu. Face aux ennemis de la Parole une seule arme : l’Amour.

La 1ère lecture nous met en présence de ce qu’on appelle la vocation de Jérémie. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le Seigneur ne lui annonce pas une vie de facilité et de douceur. En effet il n’aura pas la chance de son prédécesseur Isaïe qui, un siècle avant lui (vers 720 avant Jésus Christ), annonçait au roi de Jérusalem assiégée que les troupes du terrifiant Sennacherib ne pénétreraient pas dans la ville mais seraient chassées par le Seigneur : en effet une révolte rappelle en toute hâte l’envahisseur vers sa Mésopotamie. De là naquit la légende de Jérusalem indestructible. Quand Jérémie annonce l’inéluctable catastrophe, personne ne veut le croire et suivre ses conseils. En 587 Jérusalem est prise et détruite, le peuple traîné en exil à Babylone. Le courageux Jérémie toujours disponible, change complètement de registre et devient le prophète lumineux de l’espérance quand il n’y a plus d’espoir.

En miroir, pourrait-on dire, le texte de Luc qui commence si bien -« tous lui rendaient témoignage »- nous découvre ensuite la rupture violente. Comment l’enthousiasme du début peut-il se transformer en haine ? Luc nous montre avec grande habileté comment ses lecteurs peuvent se séparer de Jésus Christ - c’est de nous qu’il est question, pas seulement des auditeurs d’il y a 2000 ans -, que Jésus corresponde à notre attente et il sera bien reçu : des miracles comme ceux de Capharnaüm, des héros bien de chez nous, le peuple choisi, et non pas des étrangers de Sidon ou de la Syrie. S’il vous plaît un Sauveur bien taillé à la mesure de notre attente ; un Dieu pour le dimanche, nous nous chargerons nous-mêmes du reste de la semaine.

Pour cesser de finasser avec le Seigneur, notre Dieu de tendresse et d’exigence, ouvrons toutes grandes les portes de nos cœurs ; empruntons enfin avec Paul le chemin supérieur à tous les autres, celui de l’amour qui « ne cherche pas son intérêt », qui « trouve sa joie dans ce qui est vrai », « qui ne passera jamais », et qui me fera finalement connaître Dieu vraiment « comme Dieu m’a connu ».

31 janvier 2010