Actes des Apôtres 11...11 – Hébreux 9241023 – Luc 2446-53

Entre deux récits différents du mystère célébré aujourd’hui (ces deux textes ont le même auteur : Luc) un passage du livre le plus mystérieux du Nouveau Testament. La liturgie ne fait pas dans la facilité.

La lettre aux Hébreux, écrit anonyme des années 80 attribué autrefois par erreur à St Paul, est une œuvre théologique forte qui invite ses lecteurs à ne pas revenir en arrière. La répétition des sacrifices d’autrefois montre qu’ils n’avaient pas de valeur définitive. Au contraire Jésus en offrant sa vie a accompli l’acte décisif que Dieu a authentifié par la résurrection. Le rideau du sanctuaire, séparation symbolique qui nous tenait loin de Dieu, est désormais écarté. Avec Jésus ‘‘avançons-nous vers notre Dieu’’ et ‘‘continuons d’affirmer notre espérance.’’

Pour méditer le mystère de l’Ascension commençons par les versets de l’Évangile qui en sont la conclusion : c’est vraiment ‘‘le jour le plus long’’. Le chapitre 24 nous montre les femmes qui découvrent de grand matin le tombeau vide, les apôtres incrédules, la course de Pierre et son étonnement, la rencontre sur le chemin d’Emmaüs, le retour des deux disciples, l’apparition de Jésus qui prend le temps d’ouvrir à ses apôtres l’intelligence des Écritures avant de les mener à Béthanie où ‘‘il se sépara d’eux et fut emporté au ciel’’.

Dans les Actes d’Apôtres le même auteur Luc situe l’Ascension au bout de ‘‘quarante jours’’. Évitons les imaginations puériles : Jésus ne se cachait pas dans un lieu discret de Jérusalem entre ses diverses ‘‘apparitions’’. Le théologien veut nous dire, nous raconter que la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte sont les trois moments d’un même et unique mystère. Ainsi l’Ascension du soir de Pâques vient clore la vie humaine de Jésus – apothéose discrète : les disciples se prosternèrent devant lui ; on ne se prosterne que devant Dieu – Et c’est la dernière page de l’Évangile.

Tandis que l’Ascension du quarantième jour (premier chapitre du 2ème tome de Luc) ouvre sur la vie nouvelle de Jésus à travers l’espace et le temps ; c’est aussi notre histoire : la fin du temps de Jésus de Nazareth c’est le commencement du temps de l’Église.

Et c’est le psaume 46 : ‘‘Chantez pour notre Dieu, chantez !

Car Dieu est le Roi de l’Univers

Chantez pour qu’on le sache !

13 mai 2010

 


 

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