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Isaïe 6610-14 – Galates 614-18 – Luc 101-12;17-20

Pour la liturgie, « vacances » ne signifie pas « temps mort ». C’est même tout le contraire : aujourd’hui mobilisation générale.
Isaïe (le dernier) nous rappelle que dans les pires moments de l’histoire il faut malgré tout cultiver l’espérance : le retour après un long exil pour retrouver Jérusalem qui n’avait pas pansé toutes ses plaies était bien l’image – hélas réelle – de tous les désenchantements de l’histoire. On pourra de nouveau se réjouir car le Seigneur nous aime et donc nous consolera comme une mère son enfant.

Paul affirme que l’on peut vivre en paix désormais : c’est par grâce, par pure gratuité divine qu’on reçoit ce don par Jésus qui nous ouvre la création nouvelle : vivre pour le croyant c’est vivre de Jésus-Christ. Alors comment manquer de moral, comment manquer d’espérance ?

Tout cela est bien abstrait direz-vous. Peut-être pas ; en tous cas l’évangile de Luc nous éclaire très précisément.

D’abord il y avait les douze apôtres ; désormais il y a l’envoi des 72 disciples, bien plus détaillé que la mission hiérarchique. On ne le dira jamais assez, l’Église n’est pas d’abord le Pape et les Evêques, c’est le Peuple de Dieu, c’est donc chaque chrétien qui est envoyé par Jésus. Et pourquoi 72 ? C’est l’universalité des nations païennes citées dans le livre de la Genèse (102-31). Chaque chrétien, issu des nations païennes évangélisées pour ce qui est de la mission, a les mêmes titres à faire valoir que les 12 qui ont suivi Jésus durant sa vie terrestre.

2 par 2 : c’est l’habitude des premiers chrétiens (Paul et Barnabé, Pierre et Jean, etc.) mission en équipe.

Première tâche de l’apôtre c’est la prière. Puis Jésus recommande fortement une vie simple, des structures légères, des moyens pauvres. Enfin pour Jésus l’apostolat ne consiste pas en discours compliqués : l’Evangile c’est d’abord une manière de vivre : communiquer la paix et la joie (« Paix à cette maison ») faire du bien, faire reculer le mal, ne pas avoir peur d’élargir nos champs d’action (on passe des maisonnées aux villes) et surtout vivre avec un Dieu présent à nos existences (« le Règne de Dieu est tout proche »).

La finale de notre évangile – en style apocalyptique – nous déroute un peu. Elle signifie que les derniers temps s’accomplissent (les scorpions, les serpents et l’ennemi) : grâce à l’apôtre – le vrai chrétien – le mal recule dans notre monde : c’est déjà l’aube de la création nouvelle. La moisson n’attend plus que des moissonneurs.

4 juillet 2010