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Siracide 3512-14 et 16-18 – 2ème Timothée 46-8 et 16-18 – Luc 189-14

Avec ce 30ème dimanche la liturgie poursuit son enseignement. Nous avions vu les principaux obstacles qui s’opposent à une authentique vie de Foi. Dimanche dernier et aujourd’hui nous découvrons l’importance décisive de la prière. Toutefois la parabole d’aujourd’hui nous réserve une étonnante mise en garde : décidément la vie ne sera donc jamais un long fleuve tranquille.

Pourtant tout commence bien avec le texte classique de Ben Sirac le Sage qui écrit vers 180 avant Jésus Christ dans un monde pacifié. Il a ouvert une école de sagesse à Jérusalem et met en garde ses contemporains contre un danger qu’ils voient mal : les contacts de plus en plus fréquents entre civilisation grecque et tradition juive mettent en péril la pureté de la Foi. Tout risque de se mélanger comme pour notre monde actuel. Et Ben Sirac pense que les pauvres sont les mieux placés pour atteindre par leurs prières le cœur même de Dieu. Avez-vous remarqué que prière et précarité sont des mots de la même famille ?
 
Nous pouvons alors accueillir la parabole du pharisien et du publicain. Mais attention c’est une parabole de combat. Jésus dénonce la prière : il montre qu’il est dangereux de prier. On y prend des risques majeurs : celui de s’isoler des autres, celui de se tromper sur Dieu et donc celui de gâcher sa vie. D’abord la prière peut séparer de Dieu : le pharisien est installé dans la prière ; il a appris, il sait, il commence par rendre grâce d’être si parfait, il ne parle que de lui en croyant parler à Dieu ; en fait il Le refuse. Et dans le même temps il refuse les autres dont il se sépare (pharisien = séparé). Il ne pourra donc entendre les mots de Jésus : « J’étais nu, j’ai eu faim, j’étais prisonnier » car vraiment prier c’est d’abord d’être avec tous. Dieu habite la foule. Jésus en a pitié… Et par la prière, la vraie, nous sommes arrachés à notre confort satisfait. Il faut sortir de nous ou demeurer enfermés.
 
Attention danger : prier peut bafouer Celui qu’on croit louer ; prier peut piétiner la solidarité élémentaire des hommes. Il nous faut, avec Jésus, – du fond de notre précarité – nous tourner vers notre Père pour lui demander que Son règne vienne pour tous nos frères et toutes nos sœurs du monde.

24 octobre 2010