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Malachie 319-20 – 2ème Thessaloniciens 37-12 – Luc 215-19

Quel subtil mélange nous propose la liturgie de ce dimanche. Le passage de Luc est au centre de la longue montée théologique de Jésus vers Jérusalem ; le chapitre 22 sera le début du récit de la Passion. Pour mettre en valeur ce texte, d’abord le dernier livre de l’Ancien Testament (juste avant les évangiles, le dernier des « petits » prophètes) et ensuite l’un des deux premiers écrits de notre tradition chrétienne, la 2ème lettre de Paul que nous ayons conservée.

Malachie est le témoin d’une époque bien triste, le 5ème siècle avant J.C. Revenus de l’exil ils sont à nouveau dans le pays de Juda mais le découragement se fait sentir : tout le monde a l’air de perdre la foi, même les prêtres qui célèbrent le culte n’importe comment. On se pose des questions comme : Que fait Dieu ? Nous a-t-il oubliés ? – C’est alors que Malachie intervient : non, l’histoire ne tourne pas en rond sur place ; le Seigneur vient. Son jour sera comme un Soleil de Justice qui apportera la guérison dans son rayonnement. Les images de jugement proposées par le prophète peuvent inquiéter si l’on oublie la déclaration de Yahweh à son peuple qui ouvre ce petit livre précieux : « Moi, je vous ai aimés ».

Si bien que nous sommes préparés à entendre Jésus répondre aux questions de ses disciples admiratifs devant la splendeur du Temple qu’ils découvrent au terme de leur longue marche vers la Cité Sainte. C’est l’occasion pour Luc de regrouper plusieurs enseignements de Jésus dont le style apocalyptique peut faire difficulté pour les mentalités grecques des premiers destinataires de cet évangile. En tout cas les consignes se succèdent très claires :

Entre ces deux plongées vers l’Ultime que nous proposent Malachie et Luc, le retour au quotidien avec st Paul. Plutôt que de rêver du Royaume préparez donc effectivement sa venue. Si les perspectives s’allongent au cours des siècles ce n’est pas une raison pour penser que nous aurons toujours le temps de nous décider… un jour. Le Seigneur a voulu avoir besoin de nous aujourd’hui même. St Paul n’hésite pas à se donner lui même en exemple. Ce n’est peut-être pas le comble de la modestie mais c’est particulièrement stimulant. C’est sans doute le moment de penser à la phrase du poète : « Le travail est l’amour rendu visible ».

14 novembre 2010