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2 Samuel 51-3 – Colossiens 112-20 – Luc 2335-43

Quelle merveilleuse construction que celle de la messe de notre fin d’année ! En effet le dimanche suivant sera le 1er de l’Avent. Avec Luc tout au long des semaines précédentes nous avons parcouru le long chemin théologique de Jésus et de ses disciples qui montaient vers Jérusalem.
 
Mais pour traduire ce final bouleversant, ce sommet, la liturgie nous offre deux textes particulièrement bien choisis.
 
Et d’abord puisque c’est la fête d’un Roi, une belle anecdote rappelant David et sa montée en gloire sur le trône. Le peuple avait supplié le prophète Samuel de leur donner un roi de la part de Dieu et pour vivre comme les autres peuples. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’enthousiasme n’était pas au rendez-vous. Il faut relire ces pages si vivantes qui nous font accompagner les destins de Saül puis de David. Ce jeune roi n’avait de pouvoir que sur Hébron, cité de Juda. Les onze autres tribus viennent alors lui promettre allégeance. Le peuple découvre les joies de l’unification et de la puissance. Le « Pasteur du Peuple », le Chef d’Israël n’a pas fini de faire rêver.
 
Mais avec le texte de Paul (ou d’un disciple très proche) le rêve devient réalité immense, cosmique et concerne même les cieux autant que la terre. Il est plus grand que les plus grands désirs. Le Fils, tête du Corps qu’est l’Église, nous accueille tous en lui pour vivre dans son Royaume de paix universelle pour un monde réconcilié.
 
C’est l’Évangile qui nous présente maintenant le trône de ce Roi : un gibet d’infamie. Ne vous détournez surtout pas. Luc nous invite (au début et à la fin de cette scène finale : vérifiez dans votre évangile Lc 2335 et Lc 2348-49 ; c’est ce qu’on appelle une inclusion) à contempler cette scène avec grande attention.
 
Le peuple donc regardait, les chefs ricanaient et les soldats se moquaient. C’est l’écho des paroles de Satan dans l’épreuve du désert au début de la vie publique. « Si tu es le Messie, si tu es le Roi des Juifs, sauve-toi toi-même ». Mais notre Roi de gloire n’a que son silence pour répondre. Car il a déjà tout dit : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
 
Pas tout à fait cependant car il aura son dernier dialogue avec son prochain de la dernière heure, un bandit appelé le bon larron : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » - mission accomplie. Totalement roi parce que totalement dépouillé il n’a rien d’autre à crier que
 
« Père, entre tes mains, je remets mon esprit ».

21 novembre 2010