Imprimer

 

Isaïe 401-11 647 – 2 Pierre 38-14 – Marc 11-8

La liturgie est vraiment une mère attentive car, si vous n’avez pas pris le départ pendant le premier dimanche de l’Avent, vous pouvez cependant avoir l’impression aujourd’hui de bien démarrer cette période de conversion ; jugez plutôt : la messe propose le début de deux livres de la bible : l’introduction du « Livre des Consolations » dans Isaïe et le « commencement » de l’Evangile selon St Marc.

Le texte du prophète du VIème siècle – proposé sans nom d’auteur dans le sillage du grand ancêtre du VIIIème siècle – est sans doute l’un des plus beaux passages de ce livre qui contient tant de merveilles : « Consolez, consolez mon peuple dit votre Dieu. » Le message s’adresse aux exilés, à Babylone, où ils se demandent si le Seigneur n’a pas renoncé à son alliance avec un peuple qui tant de fois s’est montré infidèle et idolâtre. Et la réponse est claire : c’en est fini des travaux forcés pour aplanir les chemins où triomphent chaque année les processions en l’honneur de Mardouk, faux dieu de Babylone. Une route – que dis-je, une autoroute – se prépare déjà pour le retour à travers le désert vers Jérusalem. Dieu ne peut oublier la promesse faite à son peuple.

Malgré sans doute l’incrédulité et le peu d’écoute pour ce message d’espérance « à travers le désert, une voix crie préparez le chemin du Seigneur », le message est repris par Jean Baptiste lui-même pour annoncer la venue de Dieu dans notre monde, dans nos vies d’aujourd’hui.
 
Au commencement de la proclamation de l’Evangile, chez Marc, c’est Jean-Baptiste qui prend la parole, ou plutôt qui la transmet comme témoin pour une course de relais. Et il baptise dans l’eau, il appelle à la conversion ; on se bouscule autour de lui : serait-ce Elie de retour pour annoncer le jour du Seigneur ? Mais Jean est sans ambiguïté : celui qui vient après moi, Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint. Attente, attente qui n’en finit pas ? La deuxième lettre attribuée à Pierre nous éclaire : le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse…C’est pour vous qu’il patiente. Temps de purification, temps de combat, temps de l’attente de l’Esprit. C’est lui qui nous fera comprendre tout ce qu’a dit Jésus. Courage, nous sommes sans doute parmi les premiers chrétiens (« mille ans sont comme un jour !») et il y a tant à découvrir et inventer pour préparer – enfin – la venue de notre Dieu.

4 Décembre 2011