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François, est-ce le pauvre d’Assise ou le missionnaire Xavier ? A ce que je vois et j’entends, le Pape François incarne bien ces deux personnalités majeures de l ‘ Eglise du second millénaire. Il est simple, direct, il n’a pas peur d’improviser, ni de prier à l’air libre. Il ne suit pas tous les protocoles, il n’a pas peur, il paie toutes ses notes … et il s’est habitué à cuisiner et à conduire sa voiture, ce que sa nouvelle Mission ne va pas faciliter.

Il transmet l’esprit d’une personne disponible pour porter la croix et embrasser les crucifiés de ce monde… n’est-il pas originaire de cette Amérique Latine pleine de contrastes ! J’ai aimé le premier jour du reste de la vie de ce François que les cardinaux sont allés chercher « au bout du monde » et non en haut de la liste des journalistes ; j’ai aimé cet homme qui « pardonne » aux cardinaux ce qu’ils viennent de lui faire : l’élire Pape ! J’aime cet homme qui veut être François, à la suite de Christ crucifié, et pas le généreux activiste d’une ONG. Sainte Marie va porter à Dieu les Prières faites sur la Place Saint-Pierre, à sa fenêtre, et dans la basilique de Sª Maria Maior. En disant aujourd’hui « Habemus Papam » je pense que je parle avec une conviction plus profonde que d’habitude… c’est ce que j’ai écrit sur Facebook comme première réaction à l’élection du nouveau Pape.

J’ai été agréablement surpris. Les prochains temps viendront confirmer ou démentir cette première impression, mais c’est bon déjà que cela commence bien.

Nous avons besoin d’un Père qui sache lire le cœur de Dieu, en étant docile aux impulsions de l’Esprit. En finir avec les dentelles et les excès du protocole sécuritaire, c’est donner la priorité aux personnes, à la place de l’étiquette et des formalismes. Il y a tellement longtemps que nous disons que Dieu nous demande un mode de vie simple, pourtant nous continuons (moi y compris) à compliquer notre vie et celle des autres avec tant de zèle et de rigueur, et pas assez de charité et de service. L’Eglise s’engagera-t-elle, cette fois-ci enfin, sur les chemins d’une réforme profonde, pour être et intervenir dans l’histoire de l’humanité ?  

Je garde l’image de ce premier geste où le Pape François s’incline vers le peuple, qui l’applaudit sous son balcon, et marque un temps de silence pour que tous prient pour la Mission du nouveau Pape. Qu’il se sente fragile pour porter cette Mission de successeur de Saint Pierre nous émeut. Cette fragilité, cette humilité, dans la ligne de Saint François, peut nous emmener tous plus loin…au cœur de Dieu, nous aidant à transformer le monde en un espace universel de justice, de paix, de fraternité.

Avec le peuple de Dieu et toutes les personnes de bonne volonté, les conditions sont là pour un monde meilleur. Paix et bien !   

P. António Neves. C.S.Sp.

Superior Provincial