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3ème partie – Lire Luc…

J’ai décidé d’écrire, moi aussi... (Luc 13)

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Il y a plusieurs manières de lire intelligemment les évangiles. Pour aider sur ce chemin :

  • La lecture continue : chaque jour on prend à la suite les pages l’une après l’autre. Le projet de l’auteur nous apparaît alors de plus en plus lumineux – nous rejoignons ainsi la « lectio continua » des moines et des moniales.

Pour vous accompagner, les deux pages ci-jointes : un fil rouge de sécurité.

  • Mais il y a une autre façon de faire qui consiste à utiliser des commentaires plus ou moins spécialisés – il y en a pour tous les goûts et tous les appétits,

depuis la référence absolue de : François Bovon : Evangile selon St Luc - en 4 tomes, (Labor et Fides) – 1991-2007 à : Roselyne Dupont-Roc : St Luc  - 160 pages, (Les éditions de l’atelier) – 2003

On peut ainsi – dans le désordre – chercher à répondre à des questions diverses : les évangiles racontent-ils fidèlement l’histoire de Jésus ? Est-on sûr que les versions que nous avons soient les seules existantes ? Que nous apportent les fameux documents de Qumram ? L’Eglise n’a-t-elle pas imposé une censure sur des textes oubliés ? Les « apocryphes » ne nous apprendraient-ils pas beaucoup plus qu’on ne le pense ? Quel fut le rôle de Paul – ses textes sont antérieurs aux évangiles – dans la fondation de l’Eglise ? Etc.

Notre tradition a privilégié quatre textes – nos évangiles. Un phénomène a étonné dès les premiers siècles de notre histoire :

Il y a 3 textes, Matthieu, Marc et Luc qu’on peut écrire côte à côte car ils se ressemblent : plan général commun et souvent mêmes épisodes de la vie de Jésus. Ces ressemblances/différences exigent pour être abordées avec profit une certaine technicité – nous n’entrerons pas… En revanche nous pouvons aborder une question plus facile à laquelle nous répondrons – une manière d’utiliser l’exégèse moderne en toute simplicité.

Dans toutes vos bibles chrétiennes le Nouveau Testament propose l’ordre des évangiles Mtt, Mc, Luc, Jean et nomme le texte de Matthieu le Premier évangile. Or au XXème siècle la quasi totalité des exégètes catholiques et protestants affirment que le 1er évangile est celui de Marc, l’inventeur de ce genre littéraire absolument original, l’histoire d’un homme racontée jusqu’à sa mort et qui est proclamé aujourd’hui vivant. Pourquoi refuser de façon unanime l’affirmation tranquille de vingt siècles de lectures sans questions – la réponse est simple et stupéfiante : nous avons appris à lire il y a peu. Rassurez-vous, nous serons simples.

Un seul exemple : Marc 116-18 – la première rencontre de Jésus avec Simon (Pierre) et son frère André. Ils jetaient l’épervier dans la mer car ils étaient pêcheurs. Et le verset suivant sans explication : Jésus leur dit venez derrière moi et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Et aussitôt laissant leurs filets ils le suivirent. L’adverbe « aussitôt » est caractéristique des phrases de Marc qui va toujours au plus direct, l’urgence du Royaume.Le texte de Marc est contemporain de celui de Luc et de Matthieu. Quel fut le premier, le modèle ? Les exégètes modernes sont unanimes, le texte de Marc est le plus ancien – Luc le connaissait et a retravaillé la présentation des faits pour faciliter la compréhension :

Chez Luc 51-11 – 11 versets au lieu de 3 : on est au bord du lac : les pêcheurs lavaient leurs filets. Jésus s’invite et leur dit lâchez vos filets. Objection : toute la nuit sans rien prendre. Et Pierre ajoute : « Sur ta parole je vais lâcher les filets.

Et ils prirent une grande quantité de poissons – stupeur ; éloigne-toi de moi, je ne suis qu’un pêcheur ». Et Jésus leur dit – ils sont quatre maintenant car 2 étaient venus donner un coup de main « venez, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Et aussitôt, laissant leurs filets ils le suivirent ».

 

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Avouons-le et admirons : bravo l’artiste, c’est de la belle ouvrage.

Bien sûr, cette approche peut se confirmer par l’étude de nombreux passages des deux évangiles – la découverte progressive des procédés d’écriture de la Parole peut nous inviter à ne pas trop vite nous contenter de demeurer des lecteurs naïfs et passifs. Ce sera tout bénéfice.

  • Enfin prenons la résolution de ne pas en rester aux approches et aux préparatifs – prenons le texte à bras le corps et que la lecture journalière éclaire toute notre vie : le plan de Luc est parfaitement lumineux.
  • La première partie, le ministère en Galilée, baigne pour l’essentiel dans une lumière d’aurore et de début du jour. Le chapitre 6 nous offre le sermon dans la plaine, la déclaration d’amour de Jésus pour toute l’humanité. Cette 1ère partie se termine au chapitre 9 par la question décisive de Jésus « Pour vous qui suis-je ? »
  • La 2ème partie (chapitres 9 à 19) peut se résumer ainsi : « le voyage vers Jérusalem ». On comprend alors clairement que le récit de Luc ne se réfère pas à une chronologie exigeante comme le font les historiens modernes. Il s’agit bien plus d’un intérêt qu’on pourrait dire théologique. La montée vers Jérusalem éclaire toute la vie de Jésus d’une lumière très contrastée – il faudra questionner l’évangile de Jean pour savoir que Jésus a fait au moins 3 voyages vers la ville Sainte.
  • Enfin, les chapitres 19 à 24 constituent la 3ème partie de cet évangile.
  • Il s’agit de l’enseignement dans le temple avec des épisodes dramatiques qui marquent cette dernière semaine de la vie de Jésus – la passion, la mort, l’ensevelissement et la Résurrection. On peut alors, comme historien recouper les informations de Luc avec celles des trois autres évangiles.

Mais Luc ouvre alors le prolongement de son ouvrage, ce que nous connaissons sous le titre « Actes d’Apôtres », œuvre unique qu’on peut recevoir comme la 1ère histoire du Christianisme – c’est proprement une invitation adressée à chaque disciple de Jésus, tout au long des siècles. Allez, entrez dans la danse à la suite de Pierre et de Paul pour annoncer à toute créature la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu.

 

 


 

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