Actes des Apôtres 1025-48 – I Jean 47-10 – Jean 159-17

Quel dimanche, mes amis, quel dimanche ! On dirait que plus le temps de Pâques avance, plus la liturgie veut nous faire parvenir à l’essentiel. Cette messe est vraiment la messe de l’amour. Mais attention à ce mot si souvent galvaudé dans nos médias : il ne s’agit pas ici de ces caricatures frelatées. Il s’agit de l’amour et de la vie même de Dieu – le cœur de notre foi -.

Pour vous émerveiller de la 1ère lecture prenez votre livre des Actes des Apôtres et lisez tout le chapitre 10 dont nous n’avons ici que quelques versets de la finale : c’est l’un des plus beaux récits de Luc. Quelques mots seulement pour vous rappeler : les juifs avaient l’interdiction absolue d’entrer chez un païen (non par mépris mais pour protéger la pureté de leur foi). Or depuis plusieurs nuits un rêve étrange poursuit Pierre, lui demandant de manger hardiment un mélange d’animaux purs et impurs. Impensable ! Quand des envoyés du centurion Corneille – officier de l’armée d’occupation – viennent supplier Pierre de venir chez leur maître. A son arrivée chez le païen, Pierre comprend subitement le sens de ses rêves antérieurs « le Seigneur est le Seigneur de tous les hommes ». Pendant que Pierre annonce la Bonne Nouvelle à toute la maisonnée et aux voisins dûment invités, le Saint Esprit, qui avait déjà organisé ce rendez-vous, pour faire bonne mesure provoque une nouvelle Pentecôte sur toute l’assemblée. Décidément il n’y a plus de frontières qui tiennent : même c’est la Confirmation avant le Baptème ; c’est Pierre apôtre des Romains avant Paul l’apôtre des nations. Oui, l’amour de Dieu est universel et tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Cette exigence absolue d’amour universel trouve sa source, sa raison d’être dans la lumière que nous apportent les deux textes de Jean.

- D’abord : « Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu et ils connaissent Dieu… car Dieu est amour ». A quoi se reconnaît l’amour ? Lumineuse réponse : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés ».

- La méditation se poursuit dans l’évangile : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous » « Je vous ai choisis… pour que vous donniez du fruit » « Je ne vous appelle plus serviteurs… je vous appelle mes amis ». Et la conclusion du texte de notre messe « Ce que je vous commande c’est de vous aimer les uns les autres ». Allons quand même un peu plus profond : nous avons souvenir de la phrase de Jésus « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Jésus ne parle pas pour ne rien dire ; or ce commandement a été répété dans tout l’Ancien Testament. Regardons d’un peu plus près le texte exact de Jean chap 15 : il faudrait lire : « Voici mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres de l’amour dont je vous ai aimés. Le verset 9 dit déjà : « demeurez dans mon amour, le mien ». C’est de cet amour absolu et sans limite que nous devons aimer les autres, sous peine que l’eau vive (voir la Samaritaine), qui nous inonde et nous fait vivre la vie même de Dieu, devienne, si nous nous fermons, de l’eau croupie. Merveilleuse Bonne Nouvelle à accueillir dans la Foi : oui, soyons dans la joie, Il nous a aimés le premier.

9 mai 2010

 


 

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