Réflexions sur la foi
- Extrait du site du Figaro.
- Vous pourrez trouver le texte complet en français de l'Encyclique en cliquant ici.
Le pape François publie une encyclique sur l'écologie intitulée Laudato si reconnaissant le réchauffement climatique. Il appelle le monde à une « conversion écologique » radicale,reposant non pas sur un « juste milieu » entre développement durable et développement économique mais visant une rupture de société où la vie serait désormais fondée sur la « sobriété ». Les économies du nord assumeraient donc une « décroissance » pour envisager un avenir « soutenable » par solidarité avec les pays du Sud envers qui ils ont une « dette écologique ». Devant l'échec des sommets climatiques successifs, François prône également la constitution d'une institution internationale capable de « sanctionner » le cas échéant les pays pollueurs. C'est la première fois qu'un Pape aborde ce sujet avec une telle radicalité.
Voici les phrases clés de ce texte:
1 ● « J'adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète. Nous avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. »
2 ● « Il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d'un réchauffement préoccupant du système climatique (…) L'humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l'accentuent. »
3 ● « Il y a, en effet, une vraie “dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l'utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. »
4 ● « La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l'échec des Sommets mondiaux sur l'environnement. »
5 ● « Tout est lié (…) Toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés. (…) Puisque tout est lié, la défense de la nature n'est pas compatible non plus avec la justification de l'avortement (…) la dégradation de l'environnement et la dégradation sociale, s'alimentent mutuellement. »
6 ● « Le XXIème siècle, alors qu'il maintient un système de gouvernement propre aux époques passées, est le théâtre d'un affaiblissement du pouvoir des États nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière, de caractère transnational, tend à prédominer sur la politique. Dans ce contexte, la maturation d'institutions internationales devient indispensable, qui doivent être plus fortes et efficacement organisées, avec des autorités désignées équitablement par accord entre les gouvernements nationaux, et dotées de pouvoir pour sanctionner. »
7 ● « L'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties. »
8 ● « Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l'environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu'il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes. »
9 ● « C'est un retour à la simplicité. La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n'est pas moins de vie, ce n'est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu'offre la vie. L'heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi. »
10 ● « Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l'environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l'effondrement. Il s'agit simplement de redéfinir le progrès. »
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- Publication : 23 novembre 2015
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