Adultes
Sainte Joséphine Bakhita (+ 8 février 1947)
Joséphine naît vers 1869 dans un petit village du Darfour, au Soudan, dans une famille qui comptera 8 enfants. Sa première grande peine est de voir ceux qu’elle appelle "négriers", des membres de tribus arabes qui faisaient le trafic des esclaves, enlever sa sœur aînée; 40 ans plus tard, elle racontera : "Je me souviens encore combien maman a pleuré, et combien nous avons pleuré nous aussi". Quand elle a 9 ans, elle subit le même sort, et se retrouve esclave. "Je ne pensais qu’à ma famille, j’appelais papa et maman, avec une angoisse dans le cœur impossible à décrire. Mais personne, là-bas, ne m’écoutait". Elle est revendue 5 fois sur les marchés aux esclaves du Soudan, et endure tant de mauvais traitements que le traumatisme lui fait oublier comment elle s'appelle.
En 1883, son propriétaire, un général turc qui lui a fait subir de cruelles scarifications, décide de vendre toutes ses esclaves, et c'est alors qu'elle est acquise par le consul d'Italie à Khartoum. C'est ainsi qu'on lui donne le nom de Bakhita, qui signifie la chanceuse.
Touché par cette adolescente couverte de cicatrices, (elle était battue jusqu'au sang tous les jours par la femme du général), le consul est pris de compassion et la vie de Bakhita change radicalement : "Je n'eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j'hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité". Deux ans plus tard, le consul doit quitter le Soudan et Bakhita lui demande de l'emmener. Il accepte et ils s'embarquent avec une famille amie, les Michieli, à laquelle il confie Bakhita, qui est chargée de s'occuper de Mimmina leur petite fille.
Madame Michieli ayant confié Mimmina à l'institut des catéchistes de Venise, tenu par les religieuses Canossiennes, (Congrégation enseignante fondée par sainte Madeleine de Canossa), décide aussi de leur confier Bakhita. Elle racontera : "Les Sœurs firent mon instruction avec beaucoup de patience, et me firent connaître ce Dieu que tout enfant je sentais dans mon cœur sans savoir qui il était. Voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais en moi-même : qui donc est le maître de ces belles choses ? Et j'éprouvais une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre mes hommages".
Mais ce qui touche le plus Bakhita, c'est de savoir que ce Dieu, qui s'appelle Jésus Christ, non seulement a été vendu et battu comme elle l'a été, mais surtout qu'Il la connait, qu'Il l'a créée, qu'Il l'aime et l'attend ! Elle, dont la vie n'a jamais intéressé personne, découvre que Dieu l'aime personnellement. Elle désire ardemment être baptisée, et lorsque Madame Michieli vient la rechercher pour la ramener chez elle, Bakhita demande à rester chez les religieuses. Après quelques difficultés, reconnue libre de ses choix, (l'esclavage n'existait pas en Italie), le 9 janvier 1890, elle est baptisée, communiée et confirmée par le patriarche de Venise. Exultant de joie elle s'exclame : "Si vous saviez quelle grande joie c'est de connaître Dieu". Elle embrasse ensuite les fonts baptismaux en disant : "Ici, je suis devenue fille de Dieu".
Trois ans après, elle entre au noviciat, puis prononce ses premiers vœux en 1896. Devenue religieuse, elle garde le souvenir du Soudan où tant de gens ne connaissent pas le Vrai Dieu et écrit cette prière :
"O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous et à grands cris Ta Bonté, combien d'âmes je pourrai Te conquérir ! Tout d' abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave, tous les pauvres noirs de l'Afrique. Fais, ô Jésus, qu'eux aussi Te connaissent et T'aiment".
En 1902 elle est transférée au monastère de Schio, dans la province de Vicenza, et c'est là que, pendant les 45 dernières années de sa vie, elle se sanctifie dans les emplois successifs qu'elle occupe : cuisine, lingerie, porterie. Aimée de tous, on lui donne le surnom de Petite Mère Noire (Madre Moretta). Elle disait à ceux qu'elle croisait : "Soyez bons, aimez le Seigneur, priez pour ceux qui ne le connaissent pas. Voyez comme est grande la grâce de connaître Dieu."
Après une longue et douloureuse maladie et une pénible agonie où elle revit les jours de son esclavage, (elle murmurait : "Lâchez mes chaînes, elles me font mal"), elle meurt le 8 février 1947 en invoquant : "Notre Dame ! Notre Dame !".
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A l'exemple de sainte Joséphine Bakhita, prions pour ceux qui ne connaissent pas le Vrai Dieu afin qu'ils puissent découvrir cette "grande joie" dont parlait sainte Joséphine, qu'ils soient baptisés, et que nous puissions devenir tous frères.
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- Publication : 8 février 2021
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